Numéro dirigé par Sophie LE BÉON.
Vous vous croyez seul dans une nature « sauvage », vous régalez vos yeux de solitude verte et tout d’un coup un élément perturbateur vous fait redescendre brutalement sur des chemins balisés : il apparaît une pancarte vous assurant d’un « point de vue idéal pour une photographie », un appareil vous invitant à immortaliser votre émotion paysagère ou architecturale par une médaille souvenir, ou bien une machine à savourer des délicieuses frites en délectant vos pupilles d’un célèbre phare. Cette sensation de « mise en scène d’un paysage » apparaît toujours d’une façon brutale au détour d’un chemin et si possible pas trop loin d’un parking.
Bref, vous n’êtes pas le premier à vous enthousiasmer, votre émotion n’est pas singulière, vous rentrez dans les clous d’un décor fait pour vous, et du même coup dans un plan marketing ; vous pouvez alors vous sentir épiés, manipulés. Ou peut-être non, plutôt rassurés de faire partie de cette grande collectivité qui communie autour d’une émotion partagée. Après tout, elle n’est pas chère cette médaille. Vivre dans un décor c’est donc se faire kidnapper son lien au réel et son expérience d’exploration du monde.
Numéro dirigé par Benoît LUISIÈRE.
Numéro dirigé par Dorothy GOIZET.
Série de 15 cartes (10,5 x 15 cm). Tirage 100 exemplaires.
Ces images sont nées d’une correspondance visuelle, d’un désir de partager un espace malgré la distance. La répétition des éléments urbains ou ruraux sur les territoires que nous traversons, nous permet de créer des liens surprenants entre des images prises à kilomètres de distance.
Image Improbable n°7, Le tas de terre.
C’est donc un travail visuellement collectif où chacun prélève dans l’espace qui l’entoure un élément qui s’insérera dans un espace global ; où chacun accepte que les limites de son image soient élargies par l’image d’un autre photographe.
Se construit alors un espace inédit au sens étrange mais que l’oeil accepte.
Image Improbable n°5, La flaque.
Notre démarche se veut à la fois ludique et poétique, elle est basée sur l’échange, ce qui nous permet de nous questionner sur ce que nous percevons d’une image et de (souvent) nous étonner de ce qu’en perçoivent les autres photographes.
Dix Images improbables ont été exposées du 24 avril au 30 mai 2010, à Miradoux (Gers), dans le cadre du festival Cheminements du Centre de Photographie de Lectoure.
http://centre-photo-lectoure.fr/expositions/cheminements-un-seul-pied-ne-cree-pas-le-chemin/
12 cartes postales (10 x 21 cm) de cette série ont été éditées. Tirage 100 exemplaires.